بِسْمِ اللّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ
تَبَّتْ يَدَا أَبِي لَهَبٍ وَتَبَّ، مَا أَغْنَى عَنْهُ مَالُهُ وَمَا كَسَبَ، سَيَصْلَى نَارًا ذَاتَ لَهَبٍ، وَامْرَأَتُهُ حَمَّالَةَ الْحَطَبِ، فِي جِيدِهَا حَبْلٌ مِّن مَّسَدٍ .
« Que périssent les mains d’Abou Lahab et que lui-même périsse !
A rien ne lui serviront ses richesses et ce qu’il a acquis.
Il brûlera dans un feu ardent
Ainsi que sa femme, porteuse de bois,
au cou de laquelle est attachée une corde de fibres. » Al-Masad (111:1-5)
Abou Lahab c’est le surnom de l’oncle paternel du Prophète. Son nom est Abd al-`Uzza ben `Abd al-Muttalib ben Hicham al-Qurachî.
Abou Lahab (père du feu) avait reçu ce surnom à cause de son visage resplendissant.
Un jour, le verset suivant est descendu :
« Avertis les gens qui te sont les plus proches » Al-Shuaraa (26:214)
Le Prophète (bénédiction et paix de Dieu soient sur lui) se dirigea vers le mont As-Safa et l’escalade, puis poussa un cri d’avertissement.
Les gens se demandèrent alors qui appelait ainsi. Reconnaissant que c’était Muhammad, ils allèrent le retrouver.
– Hé ! les Banû untel ! Hé ! les Banû untel ! Hé ! les Banû untel ! Hé les Banû ‘Abd Manâf ! Hé ! les Banû ‘Abd Al-Muttalib. Quand ils s’étaient tous assemblés, le Prophète leur dit : “Eh bien ! Figurez-vous que je vous annonce qu’il y a au pied de cette montagne des cavaliers qui veulent vous attaquer, me croiriez-vous ?”
– “Certes oui, répondirent-ils, car, tu n’as jamais menti”.
– “Eh bien ! reprit-il, je vous avertis que vous êtes menacés d’un châtiment terrible”.
– “Que tu périsses ! s’écria Abou Lahab, est-ce pour cela que tu nous as rassemblés ?”
C’est alors que fut révélé ce verset : « Que périssent les deux mains de Abou Lahab » et en fait, il périt. [1]
C’est la punition d’Abou Lahab comme le dit le verset suivant : « La sanction pour un tort subi est un tort identique » Achoura (42:40)
Il y a un hadith prophétique qui est en harmonie avec le verset coranique :
Abû Darda rapporte ces propos de l’Envoyé de Dieu (bénédiction et paix de Dieu soient sur lui) : « Lorsqu’un serviteur maudit quelqu’un (ou quelque chose) la malédiction s’élève au ciel et les portes du ciel se referment devant elle. Alors elle redescend sur terre, mais les portes de la terre se referment devant elle. Elle se déplace ensuite à droite et à gauche et si elle ne trouve pas de passage elle revient vers celui à qui elle était destinée. S’il la mérite (il en subira les conséquences) et dans le cas contraire elle se retourne contre celui qui l’a proférée. » (Abû Daoud, Adab, 45).
Donc, Abou Lahab et sa femme doivent se repentir avant de mourir parce que les portes du repentir sont ouvertes comme le disent les deux versets suivants :
« Dieu ne pardonne qu’à ceux qui font le mal par ignorance et se repentent aussitôt après. Ceux-là, Dieu revient à eux ; Dieu est Omniscient, Il est Juste.
Mais il n’y a pas de pardon pour ceux qui font le mal jusqu’au moment où la mort se présentant à l’un d’entre eux, il s’écrie : ”Oui, maintenant je me repens !” Il n’y a pas de pardon non plus pour ceux qui meurent mécréants. Pour ceux-là, Nous avons préparé un châtiment douloureux. » Al-Nisa’ (4:17-18)
Le repentir de Pharaon était inacceptable par Dieu parce que ce repentir-là est venu au moment de sa mort :
« Nous fîmes traverser la mer aux fils d’Israël. Pharaon et ses armées les poursuivirent avec acharnement et hostilité jusqu’à ce que, sur le point d’être noyé, Pharaon s’écrie : ”Je crois qu’il n’y a de dieu que Celui en qui croient les fils d’Israël, et je fais partie de ceux qui Lui sont soumis ! »
Dieu dit : ”Tu en es là maintenant, alors qu’avant tu t’es montré rebelle et tu as été parmi les corrupteurs.
Pourtant, aujourd’hui, Nous allons te sauver en ton corps afin que tu sois un signe pour ceux qui viendront après toi. Certes, bien des hommes ne prêtent aucune attention à Nos signes. » » Yunus (10:90-92)
Cette sourate appelée Les Fibres ou Al-Masad est un exemple coranique pour les personnes qui veulent se repentir et se corriger avant la mort.
« Celui qui recherche une religion autre que l’Islam, son désir n’est pas exaucé et, dans la vie future, il sera parmi les perdants.
Comment Dieu guiderait-il des gens qui sont devenus mécréants après avoir été croyants, après avoir été témoins de la véracité du Prophète et après avoir reçu des preuves patentes ? Dieu ne guide pas les iniques.
Pour ceux-là, leur rétribution sera que tombe sur eux la malédiction de Dieu, celle des anges et de tous les hommes.
Ils l’encourront à jamais. Le châtiment ne leur sera pas allégé et ils ne connaîtront nul répit,
à l’exception de ceux qui, par la suite, se seront repentis et amendés. Car Dieu est Pardonneur, Clément. » Al Imran (3:85-89)
Abou Lahab et sa femme méritent la punition de Dieu parce qu’ils ont refusé le repentir et ont préféré l’hostilité contre le message de l’islam jusqu’au moment de leur mort. C’est la loi éternelle :
« Il en est ainsi parce que Dieu ne change rien au bienfait dont Il a gratifié un peuple tant que ces gens ne changent pas ce qui est en eux-mêmes. Dieu, certes, entend tout, Il sait tout. » Al-Anfal (8:53)
Lahab est un mot arabe qui signifie la flamme, ce mot a été mentionné dans la sourate Al-Mursalat comme suit :
« Celle-ci lance des étincelles grosses comme des tours et semblables à des chameaux couleur de soufre. » Al-Mursalat (77:32-33)
Cette sourate est comme l’avertissement par Dieu pour tous les gens : celui qui refuse le repentir et supporte l’hostilité contre le message de l’islam méritera la même punition.
La femme d’Abou Lahab a aidé son mari tout au long de sa vie. C’est pourquoi elle mérité la punition avec lui.
Cette fois, au lieu de porter les bijoux autour du cou elle portera une corde de fibres de palmier.
C’est la punition des deux qui renforçaient l’hostilité contre le message de l’islam.
On ne peut pas dire que Dieu a déterminé la punition d’Abou Lahab et sa femme sans laisser une chance de repentir pour les deux, mais ils ont mérité cette punition parce qu’ils insistaient sur leurs comportements qui portaient beaucoup d’hostilité contre le message et le messager de l’islam.
Dieu accepte le repentir dont les portes sont ouvertes mais les deux ont choisi leurs destins quand ils ont refusé le repentir.
« Il dirige certains alors que d’autres encourent l’égarement. Ils ont pris les démons pour intimes plutôt que Dieu, et ils se croient bien dirigés. » Al-Araf (7:30)
En bref, on peut confirmer que cette sourate est comme une leçon pour nous tous.
[1] Mouslim n°307