Les bases de la relation avec les non-musulmans :
À cause du sentiment anti-islamique qui s’est développé pendant ces dernières années, il est devenu essentiel de connaître les bases de la relation avec les non-musulmans, ces bases qui sont inscrites dans le Coran et dans les pratiques du Prophète Muhammad (paix et bénédiction soient sur lui).
Voici les versets et les récits qui expliquent comment les musulmans devraient se comporter en cas d’agression contre eux.
Ils dessinent trois lignes définissant une agression anti-islamique :
1. La lutte contre les musulmans à cause de leur religion.
2. L’expulsion des musulmans de leurs maisons.
3. Le soutien aux groupes qui veulent l’expulsion des musulmans de leurs maisons.
Il est impossible de sympathiser avec ceux qui remplissent, de par leurs actes, l’un de ces critères.
« Dieu ne vous interdit pas d’être bons et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus à cause de votre foi et qui ne vous ont pas expulsés de vos maisons; Dieu aime ceux qui sont équitables. Dieu vous interdit seulement de prendre pour patrons et amis ceux qui vous combattent à cause de votre foi, ceux qui vous expulsent de vos maisons et ceux qui participent à votre expulsion. Ceux qui les prennent pour patrons et amis, ceux là sont les injustes.» (L’Épreuve 60 : 8-9)
Les musulmans se sont battus et ont vaincu les mecquois qui les ont attaqués à Badr, Uhud et Trenches. Au cours de la sixième année de Migration à Médine, les musulmans et les mecquois avaient conclu un traité de dix ans de paix à Hudaibiya. Seulement les mecquois violèrent le traité. La Mecque fut conquise lors de la huitième année de Migration par l’armée du Prophète Muhammad (paix et bénédiction soient sur lui), mais les criminels de guerre mecquois qui avaient rompu le pacte ne furent pas menacés pendant 15 mois [1]. Les versets suivants, qui ont été révélés pendant la saison du pèlerinage dans la neuvième année de la migration, étaient un ultimatum à ces criminels mecquois :
« Voici une déclaration d’immunité faite par Dieu et Son Envoyé aux associateurs avec lesquels vous avez conclu un pacte.
Parcourez la terre “Mecque” durant quatre mois. Sachez que vous ne prévaudrez-pas contre Dieu, mais que Dieu couvre d’opprobre les mécréants !
Et voici une proclamation de Dieu et de Son Envoyé adressée aux hommes le jour du Grand Pèlerinage : ”Dieu et Son Envoyé désavouent les associateurs. Si vous vous repentez, cela vaudra mieux pour vous ; mais si vous vous détournez, sachez que vous ne prévaudrez pas contre Dieu !” Annonce aux mécréants un châtiment douloureux. à l’exception des associateurs avec lesquels vous avez conclu un pacte et qui, par la suite, ne l’ont pas violé et n’ont prêté assistance à personne contre vous. Respectez pleinement le pacte conclu avec eux jusqu’au terme convenu. Dieu aime ceux qui Le craignent.
Lorsque les quatre mois se seront écoulés, tuez les associateurs partout où vous les trouverez ; capturez-les, assiégez-les et dressez-leur toutes sortes d’embuscades. Mais s’ils se repentent, s’acquittent de la prière et font l’aumône, alors laissez libre leur chemin. Dieu est Pardonneur, Clément. » Al-Tawbah (9 : 1-5)
Le jugement dans ces versets concerne simplement les polythéistes criminels de guerre (mushrikun) qui avaient non seulement bravés les trois lignes critiques mais aussi causé la guerre en violant le traité. Il ne comprend pas d’autres non-musulmans.
Bien qu’il puisse y avoir d’autres arguments présentés en raison de pression politique, ils ne sont pas acceptables lorsqu’ils sont étudiés à la lumière du Coran et de l’Exemple prophétique.
Dieu commande, pour les apostats qui ont renoncés à l’Islam et sont devenus infidèles (kafir) :
« O vous qui croyez ! Quiconque d’entre vous rejette sa religion, Dieu fera bientôt venir des hommes; il les aimera et eux aussi l’aimeront. Ils seront humbles à l’égard des croyants; fiers à l’égard des incrédules. Ils combattront dans le chemin de Dieu, ils ne craindront pas le blâme de celui qui blâme. Ceci est une grâce de Dieu: Il la donne à qui il veut. Dieu est présent partout et il sait tout.» (La Table Servie 5 : 54)
Il est narré par Muqatil B. Suleyman (d:150/767) que douze personnes se sont converties à l’Islam pour devenir des infidèles (kafir) et ont entrepris leur passage de Medine à La Mecque avec leurs esprits corrompus. L’un d’entre eux, Harith B. Suwayd, regrette plus tard ce qu’il a fait et change d’avis en envoyant une lettre à son frère Julas: « Je me suis repenti et revient à l’Islam. Demandez au Messager de Dieu si j’en ai le droit, autrement j’irai à Damas. » Julas a informé notre Prophète de la situation, mais n’a pas pu obtenir de réponse. Les versets suivants ont été révélés par la suite [2] :
« Comment Dieu dirigerait-il ceux qui sont devenus incrédules apres avoir été croyants; après avoir été témoins de la véracité du Prophète et des preuves irréfutables qui leur sont parvenues ? Dieu ne dirige pas le peuple injuste.
Quelle sera leur récompense ? La malédiction de Dieu, celle des anges et de tous les hommes réunis tombera certainement sur eux. Ils y demeureront immortels; le châtiment ne sera pas allégé en leur faveur; on ne les regardera pas; à l’exception de ceux qui, par la suite, s’étaient repentis et qui s’étaient amendés. Dieu est celui qui pardonne, il est miséricordieux.» (La Famille de Imran 3 : 86-89)
Il n’est pas de punition prescrite pour les apostats dans ce monde. Leur punition est la malédiction de Dieu, des anges et des hommes. Si l’un d’entre eux se repent, il sera sauvé. Bien que le jugement soit clair sur les apostats, les madhabs sunnites et chiites ont un consensus sur l’idée que les apostats devraient être tués. La cause de ce résultat devrait être la pression politique.
Agression contre l’islam :
Le noyau de la religion est la croyance et la base de la croyance est la l’aprobation du cœur. Cette aprobation du coeur est connue seulement de la personne et de Dieu. A l’intérieur du cœur, la liberté est sans fin. Par conséquent, personne ne peut être forcé d’accepter ou de refuser toute croyance. Dieu dit :
« Pas de contrainte en religion ! La voie droite se distingue de l’erreur. Celui qui ne croit pas aux Taghout (idoles), et qui croit en Dieu, a saisi l’anse la plus solide et sans félure. Dieu est celui qui entend et qui sait tout.» (La Vache 2 : 256)
Les gens sont en droit de consentir ou refuser de croire en une religion. Celui qui choisit une mauvaise voie, porte les conséquences. Pour révéler la vérité, des discussions ou même des arguments doivent être établis. De tels arguments ne relèvent pas du droit pénal. Il faut faire face à leurs conséquences. Dieu commande :
« Vous serez certainement éprouvés dans vos biens et dans vos personnes, vous entendrez beaucoup d’injures de la part de ceux auxquels le Livre a été donné avant vous et de la part des polythéistes. Si vous êtes constants, si vous craignez Dieu, voilà vraiment les dispositions nécessaires pour entreprendre quelque chose.» (La Famille de Imran 3 : 186)
Comme les abus et les insultes ne sont pas marqués par les trois lignes mentionnées dans les huitième et neuvième versets de la sourate de l’Epreuve, les musulmans devraient être patients, prudents et déterminés dans leurs convictions.
La réponse verbale à l’attaque verbale :
Le Messager de Dieu et les musulmans ont été insultés très souvent, en particulier par les poètes. Le Prophète leur avait alors répondu par des poèmes d’auteurs musulmans comme Hassan B. Sabit, Kab B. Malik ou Abdullah B. Revaha. Le Messager Muhammad avait prié pour Hassan b. Sabit, qui était au service de l’islam avec ses poèmes: « O mon Dieu glorifié ! soutenez-le avec l’Esprit Saint ! »
Aux attaques verbales, il convient de répondre verbalement.
La relation avec les hypocrites :
Le Messager de Dieu a beaucoup souffert des hypocrites qui se sont convertis à l’Islam pour le trahir, Mais il ne les a punis en aucune façon. La sourate des Hypocrites (Al-Munafiqun) nous éclaire à ce propos. Le glorifié Dieu dit :
« Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent : « Nous attestons que tu es le Prophète de Dieu ! » Dieu sait que tu es son Prophète et que les hypocrites sont menteurs. Ils ont pris leurs serments comme sauvegarde et ils se sont écartés du chemin de Dieu. Ce qu’ils ont fait est détestable.
Il en est ainsi, parce qu’ils ont cru tout d’abord et qu’ils sont ensuite devenus incrédules. Un sceau a été placé sur leurs coeurs de sorte qu’ils ne comprennent pas. Lorsque tu les vois, leurs personnes te plaisent; s’ils parlent, tu écoutes ce qu’ils disent; ils sont semblables à des poutres solides. Ils pensent que tout cri est dirigé contre eux. Ils sont vos ennemis. Méfie-toi d’eux ! Que Dieu les tue ! Ils sont stupides !
« Quand on leur dit : « Venez! Le Prophète de Dieu va demander pardon pour vous », ils détourne la tête et tu les vois s’éloigner, remplis d’orgueil. Il est indifférent pour eux que tu demandes pardon pour eux ou que tu ne demandes pas pardon pour eux, Dieu ne leur pardonnera pas, Dieu ne dirige pas le peuple pervers.
Ce sont eux qui disent : « Ne dépensez rien pour ceux qui sont auprès du Prophète de Dieu, afin qu’ils se séparent de lui ». Les trésors des cieux et de la terre appartiennent à Dieu, mais les hypocrites ne comprennent pas. Ils disent : « Si nous revenions à Médine, le plus puissant de cette ville en expulserait le plus faible ». La puissance appartient à Dieu, à Son Prophète et aux croyants, mais les hypocrites ne savent rien.» (Les Hypocrites 63 : 1-8) [3]
Elmalili Muhammad Hamdi Yazir donne des informations sur ce sujet, ces informations qui peuvent être résumées comme ceci :
« Abdullah B. Ubeyy était respecté dans sa tribue, il était l’un des plus anciens. Useyd B. Hudayr dit : « Oh, le Messager de Dieu, ne vous dérange pas, soyez gentil avec lui. Je jure que votre tribue a défié son couronnement lorsque Dieu vous a envoyé. Il voit comme si vous l’aviez privé de sa royauté. »
Abdullah, le fils d’Abdullah B. Ubeyy était un vrai croyant. Quand il eut appris ce que son père avait fait, il s’approcha du Messager de Dieu et dit: « O Messager, j’ai entendu dire que tu aimerais que mon père soit mort à cause de ses paroles qui t’ont atteint. Si vous voulez, commandez moi et je vous l’apporterai. Je le jure, tous les Hazrec savent qu’il n’y a pas plus respectueux envers son père que moi. Je crains que vous ne commandiez un assassin et qu’il tue mon père, alors je ne peux pas supporter de le voir errer en public avec le risque qu’il se fasse tuer. Car je tuerai alors un vrai croyant qui aura tué un hypocrite et resterai en Enfer pour toujours. »
Le Messager de Dieu répondit :
« Non, nous le traiterons avec bonté tant qu’il sera parmi nous ».[4]
Bien que le comportement d’Abdullah fut effroyable, notre Prophète s’est bien comporté car les actes d’Abdullah n’avaient pas traversé les trois lignes critiques mentionnées dans les versets. Certains sont perturbés par les faits. Les conduire avec gentillesse malgré le consensus qu’ils sont dans le déni, les entraîne à la solitude. Même leurs partisans les quittent. Ainsi, le comportement doux de notre Prophète amena les gens d’Abdullah à choisir l’Islam.
La punition de la personne qui insulte le Prophète :
Dieu punira celui qui attaquera ou abusera du Prophète. Il dit :
« Des prophètes venus avant toi ont étés traités de menteurs. Ils supportèrent patiemment d’être traités de menteurs et d’être persécutés jusqu’au moment ou nous les avons secourus. Nul ne peut modifier les paroles de Dieu. Une partie de l’histoire des prophètes t’es certainement parvenue.» (Les Troupeaux 6 : 34)
« Oui, Dieu maudit en ce monde et dans l’autre ceux qui offensent Dieu et Son Prophète. Il leur prépare un chatiment terrible.» (Les Factions 33: 57)
Professeur Abdülaziz Bayındır. Un membre du corps professoral de la Faculté des sciences islamiques, Université d’Istanbul. Président de la Fondation de Sülemaniye, centre de recherche de la religion et de la nature humaine.
[1] Muhammed Hamidulah, Islam Peygamberi, Ankara 2003, vol. II, p. 271, paragraph 451. [2] Tefsiru Mukatil b. Sulaiman, Tahkik: Ahmed Ferid, Beirut 1424/2002, vol. I, p. 180-181. [3] Bukhari, Tefsir, Surah Al-Munafiqun 4. [4] Muhammed Hamdi YAZIR, Hak Dini Kur’an Dili, vol, VI, p. 5005–5008.