L’Islam autorise-t-il un homme à frapper sa femme ? Si l’Islam le permet, dans quel cas ?
İntroduction :
Le trente-quatrième verset de la sourate des femmes (An-Nisa) parle de certains principes liés à la relation entre le mari et la femme.
Allah a créé l’homme et la femme et a donné à chacun d’eux des caractéristiques appropriées à la nature humaine et à leurs fonctions dans la vie.
وَلَا تَتَمَنَّوْا مَا فَضَّلَ اللّٰهُ بِه۪ بَعْضَكُمْ عَلٰى بَعْضٍۜ لِلرِّجَالِ نَص۪يبٌ مِمَّا اكْتَسَبُوا وَلِلنِّسَٓاءِ نَص۪يبٌ مِمَّا اكْتَسَبْنَۜ وَسْـَٔلُوا اللّٰهَ مِنْ فَضْلِه۪ۜ اِنَّ اللّٰهَ كَانَ بِكُلِّ شَيْءٍ عَل۪يمًا
« Ne convoitez pas ce qu’Allah a attribué aux uns d’entre vous plus qu’aux autres; aux hommes la part qu’ils ont acquise, et aux femmes la part qu’elles ont acquise. Demandez à Allah de Sa grâce. Car Allah, certes, est Omniscient. » (An-Nisa 4/32)
Cela signifie que les hommes ont des fonctions que les femmes ne peuvent pas accomplir et que les femmes ont certaines caractéristiques qui ne sont pas disponibles chez les hommes.
Cette différence dans les caractéristiques accordées aux hommes et aux femmes rend chacun d’eux complémentaire l’un de l’autre.
Le verset suivant indique clairement cette différence :
فَلَمَّا وَضَعَتْهَا قَالَتْ رَبِّ اِنّ۪ي وَضَعْتُهَٓا اُنْثٰىۜ وَاللّٰهُ اَعْلَمُ بِمَا وَضَعَتْۜ وَلَيْسَ الذَّكَرُ كَالْاُنْثٰىۚ وَاِنّ۪ي سَمَّيْتُهَا مَرْيَمَ وَاِنّ۪ٓي اُع۪يذُهَا بِكَ وَذُرِّيَّتَهَا مِنَ الشَّيْطَانِ الرَّج۪يمِ
« Puis, lorsqu’elle en eut accouché, elle dit : « Seigneur ! Voilà que j’ai accouché d’une fille. » Or, Allah savait mieux ce dont elle avait accouché! Le garçon n’est pas comme la fille. « Je l’ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Diable, le banni . » (Ali ‘Imran 3/36)
Sujets abordés dans le verset trente-quatre de la sourate An-Nisa :
1- Le mari supervise les affaires de sa femme pour deux raisons mentionnées dans le verset : La première raison est que les caractéristiques qui lui sont attribuées sont différentes de celles attribuées aux femmes. La deuxième raison est que le mari est responsable des dépenses pour sa femme et sa famille. L’homme musulman est responsable de subvenir aux besoins matériels de sa femme
C’est ce que nous avons compris de la première partie du verset, qui dit :
الرِّجَالُ قَوَّامُونَ عَلَى النِّسَٓاءِ بِمَا فَضَّلَ اللّٰهُ بَعْضَهُمْ عَلٰى بَعْضٍ وَبِمَٓا اَنْفَقُوا مِنْ اَمْوَالِهِمْۜ
« Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens. »
La femme a donc besoin de la protection de son mari et le mari est responsable de répondre aux besoins de sa femme. Les hommes doivent être bien conscients de cette responsabilité.
2- La deuxième partie du verset parle des qualités d’une bonne épouse. Une femme juste doit obéir à Allah en tout, particulièrement en ce qui concerne les affaires familiales et sa relation avec son mari, et elle doit toujours protéger son honneur. C’est l’un des droits de l’homme sur sa femme.
فَالصَّالِحَاتُ قَانِتَاتٌ حَافِظَاتٌ لِلْغَيْبِ بِمَا حَفِظَ اللّٰهُۜ
« Les femmes vertueuses sont obéissantes (à Allah), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allah. »
La femme chaste se protège en l’absence de son mari, aucun des époux n’a le droit d’avoir des relations en dehors du cadre de leur relation conjugale.
3- La troisième partie du verset parle du terme « nouchouz النشوز » qui apparaît à un homme à cause des actions et des comportements de sa femme. Que veut dire le terme « nouchouz النشوز »?
Le mot « nouchouzالنشوز » vient de la racine linguistique « nashaz نَشَزَ ». Cette racine linguistique a une signification fondamentale : se dresser au-dessus. C’est le sens fondamental convenu dans tous les dictionnaires de langue arabe sans exception.
Le verset utilise ce mot pour indiquer que l’épouse se dresse au-dessus de son mari et s’abstient d’accomplir les devoirs d’une bonne épouse mentionnés dans la deuxième partie du verset. Autrement dit, le mot « nouchouz » doit avoir un lien direct avec ce qui l’a précédé dans le verset. Une femme qui fait preuve de « nouchouz » par son comportement viole en fait son obéissance à Allah et viole son obligation de protéger son honneur.
Que peut faire un homme envers sa femme dans ce cas ? Certains hommes divorcent immédiatement de leur femme, mais d’autres insistent pour continuer leur vie conjugale. Mais quelle est la solution à ce problème ?
Dans ce cas, Allah donne à l’homme trois options s’il insiste pour protéger sa vie conjugale. Ces options commencent par réprimander l’épouse et l’avertir de ses erreurs, puis, si cela ne produit pas de résultats, l’homme peut abandonner les relations sexuelles avec sa femme, dans le but de faire réfléchir la femme à mettre fin à l’état de « nouchouz ». Toutefois, si ces deux options ne donnent pas de résultats, alors l’homme a le droit de frapper légèrement la femme sans lui faire de mal.
وَالّٰت۪ي تَخَافُونَ نُشُوزَهُنَّ فَعِظُوهُنَّ وَاهْجُرُوهُنَّ فِي الْمَضَاجِعِ وَاضْرِبُوهُنَّۚ
« … Et quant à celles dont vous craignez le nouchouz, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. »
Si la femme décide de mettre fin à l’état de nouchouz, l’homme n’a pas le droit de prendre des mesures supplémentaires à son encontre.
فَاِنْ اَطَعْنَكُمْ فَلَا تَبْغُوا عَلَيْهِنَّ سَب۪يلًاۜ اِنَّ اللّٰهَ كَانَ عَلِيًّا كَب۪يرًا
« Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand! »
Ce que l’on entend ici par l’obéissance d’une femme à son mari, c’est mettre fin à l’état de nouchouz. Dans un état normal, le mari obéit à sa femme dans ce qui plaît à Allah, et la femme obéit à son mari dans ce qui plaît à Allah. Quant à l’obéissance absolue, elle s’adresse uniquement à Allah.
Si un homme applique ces options à l’égard de sa femme qui a fait preuve de « nouchouz » et n’obtient pas un résultat garantissant la continuation de leur vie commune, alors l’étape de séparation entre eux commence par l’entrée de deux juges, l’un de la famille du mari et l’autre de la famille de la femme. C’est ce que nous comprenons du verset trente-cinq :
وَاِنْ خِفْتُمْ شِقَاقَ بَيْنِهِمَا فَابْعَثُوا حَكَمًا مِنْ اَهْلِه۪ وَحَكَمًا مِنْ اَهْلِهَاۚ اِنْ يُر۪يدَٓا اِصْلَاحًا يُوَفِّقِ اللّٰهُ بَيْنَهُمَاۜ اِنَّ اللّٰهَ كَانَ عَل۪يمًا خَب۪يرًا
« Et si vous craignez une rupture permanente entre eux, alors envoyez un juge de sa famille et un juge de sa famille. S’ils veulent se réconcilier, alors Allah les réunira. Allah est bien informé, expert. »
Le hadith du prophète Muhammed dans son sermon d’adieu, qui a été entendu par des milliers de personnes à Arafat, montre clairement le sens de “nouchouz” des femmes, dont parle le verset 34 de la sourate An-Nisa. Le paragraphe pertinent à notre sujet est le suivant :
» Ô peuple ! Il est vrai que vous avez des droits sur vos femmes, mais elles ont aussi des droits sur vous. Vos droits sont qu’elles ne vous trompent pas, et qu’elles ne commettent pas de turpitude avérée. Si elles le font Allah vous a permis de faire lit à part, et de les frapper sans préjudice physique. Souvenez-vous que vous les avez prises comme femmes seulement avec la permission et de Dieu et en remplissant un pacte avec Lui. Si elles vous restent fidèles, alors il leur revient le droit d’être nourries et vêtues dans la gentillesse. Traitez bien vos femmes et soyez gentils avec elles, car elles sont vos partenaires et vos assistantes dévouées. »
Nous comprenons de tout ce qui précède qu’Allah n’a pas ordonné aux hommes de frapper les femmes, mais il a plutôt donné la permission à l’homme de réprimander sa femme qui faisait preuve de « nouchouz » , de la laisser au lit et de la frapper légèrement. Par conséquent, nous ne trouvons aucun exemple dans la vie du Prophète où il aurait frappé l’une de ses épouses. La chose importante à laquelle nous devons prêter attention est qu’empêcher la dispersion de la famille est l’objectif principal de ces mesures mentionnées dans le verset.
Ces options peuvent conduire à la continuation de la vie conjugale et peuvent également n’entraîner aucun changement dans le comportement de la femme.
Conclusion :
L’Islam ne permet pas à un homme d’opprimer sa femme, ni ne donne à la femme le droit d’agir comme si son mari n’existait pas. Les hommes ont des droits mais aussi des devoirs, et les femmes ont aussi des droits et des devoirs. Lorsqu’un homme remplit ses devoirs et lorsqu’une femme remplit ses devoirs, aucun petit problème ne peut détruire leur vie commune.
Mais le problème de « nouchouz » des femmes, mentionné au verset trente-quatre de la sourate An-Nisa, n’est pas un problème mineur et ce problème nécessite une solution immédiate.
Ce problème est lié à la question de l’honneur de la femme mariée, c’est pourquoi les mesures qu’Allah a donné aux hommes peuvent conduire à une solution à ce problème.
HİSHAM ALABED