Question :
Qu’est-ce que le mariage misyar (المسيار), et est-il licite ou interdit ?
Réponse :
Le mariage misyar (المسيار) consiste en un mariage contracté selon les règles légales islamiques, respectant les conditions et les piliers nécessaires comme l’offre, l’acceptation, l’approbation du tuteur, la présence de témoins et la mention de la dot, mais avec la condition que la femme renonce à certains de ses droits, tels que le logement, l’entretien ou la nuit passée chez elle.
Ce type de mariage est une innovation qui n’existait pas à l’époque de la révélation. Par conséquent, on ne trouve pas dans le Coran ou la Sunna un jugement explicite à son sujet, mais nous pouvons examiner les versets liés au mariage pour en comprendre les objectifs et la sagesse comme suit :
1- Le mariage pour assurer la continuité de la descendance :
{Ô les gens, craignez votre Seigneur, qui vous a créés d’une seule âme, et a créé d’elle son épouse, et a répandu d’eux deux beaucoup d’hommes et de femmes.} (Sourate An-Nisa, 1)
2- La tranquillité et la paix :
{Et parmi Ses signes, Il a créé pour vous des épouses de votre propre espèce, afin que vous vous y reposiez, et Il a mis entre vous de l’amour et de la miséricorde. En cela, il y a des signes pour des gens qui réfléchissent.} (Sourate Ar-Rum, 21)
3- L’accomplissement de la chasteté des deux époux et la protection de la fornication :
{En vous protégeant de la fornication, sans prendre de maîtresses ni d’amantes.} (Sourate Al-Ma’idah, 5)
Et pour les femmes, Il dit :
{C’est-à-dire des femmes chastes, non adultères, ni prises comme amies secrètes.} (Sourate An-Nisa, 25)
En examinant le contrat de mariage valide, certains savants ont permis ce type de mariage, estimant qu’il répond à la majorité des objectifs pour lesquels le mariage a été légiféré. De plus, ce que la femme renonce est un droit qu’elle possède, car en général, il est permis de renoncer aux droits acquis.
D’autres ont estimé que ce contrat manquait de stabilité, une des finalités importantes du mariage, car le mari, dans ce type de mariage, ne résidera pas chez sa femme et celle-ci n’aura pas de droit au logement ni à l’entretien, ce qui pourrait conduire à la formation d’une famille fragile et dysfonctionnelle.
Il est à noter que ceux qui interdisent le mariage misyar (المسيار) ne le font pas à cause du manque de validité du contrat, mais en raison des conséquences qu’ils prévoient. Bien que leur point de vue puisse être juste, la peur ne doit pas justifier l’interdiction de ce qui n’est pas explicitement interdit par les textes.
Sur la base des versets cités, nous pouvons dire que ce type de mariage est permis s’il respecte les règles légales. Il pourrait être une solution à un problème spécifique, mais il ne devrait pas être encouragé ni devenir une norme dans le mariage. Il doit être réservé à ceux qui en ont besoin, et ne doit pas être envisagé lorsque le mariage complet est possible. Une telle vision trouve son soutien dans le Livre de Dieu concernant la possibilité de se marier avec une esclave en cas d’incapacité à épouser une femme libre, comme il est dit dans le verset suivant :
{Et ceux d’entre vous qui ne peuvent pas se permettre d’épouser des femmes croyantes et libres, qu’ils prennent parmi ce que vos mains droites possèdent, des jeunes filles croyantes.} (Sourate An-Nisa, 25)
Le mariage avec une esclave est permis lorsqu’il est impossible de se marier avec une femme libre. La préférence pour la femme libre découle du fait que l’objectif du mariage avec elle est la stabilité et la création d’une famille, tandis que le but du mariage avec une esclave est de l’aider à se racheter de son maître. Par conséquent, l’élément de stabilité et de tranquillité, mentionné dans le verset 21 de Sourate Ar-Rum, pourrait être affecté, mais le mariage avec une esclave est permis pour préserver la chasteté.