Question :
Alors qu’il existe des peines pour des crimes tels que le meurtre, la fornication et le vol dans le Coran, pourquoi n’y a-t-il pas de peines pour l’abandon de la prière, du jeûne ou du pèlerinage ?
Réponse :
Les actes d’adoration comme la prière, le jeûne et le pèlerinage sont accomplis par le serviteur en obéissance au commandement d’Allah et en quête de Sa proximité. Ils représentent une relation forte entre le serviteur et son Seigneur, nécessitant la sincérité et une intention pure. Ainsi, il n’est pas approprié d’imposer une contrainte ou une punition pour ces actes, car Allah désire une obéissance pleine et pure, sans contrainte ni peur de la punition. Il dit dans le Coran :
« Et ils n’ont été commandés que pour adorer Allah, en Lui vouant un culte pur, en se tournant exclusivement vers Lui, pour accomplir la prière, donner la zakat, et voilà la religion de la droiture. » [Al-Bayyina : 5]
C’est pourquoi il ne convient pas de forcer quelqu’un à accomplir ces actes, car Allah veut un acte d’adoration fait uniquement par sincérité et non par contrainte, de sorte qu’il ne veut pas d’une adoration imposée, faite sous la pression ou par crainte d’une punition. Allah dit :
« Il n’y a pas de contrainte en matière de religion. La voie droite se distingue clairement de l’égarement. » [Al-Baqara : 256]
Si une personne néglige ou abandonne l’adoration, elle a péché et s’est mise dans une position difficile, ressentant l’inconfort de son péché. Cependant, par Sa patience et Sa bienveillance, Allah a donné au serviteur la possibilité de réparer son erreur et de se racheter tant qu’il est en vie. S’il se repend et s’améliore, Allah lui pardonne. Si une personne meurt sans repentance, elle recevra la récompense de son manquement tant dans ce monde (inconfort et détresse) que dans l’au-delà. Allah dit :
« Dis : Ô mes serviteurs, ceux d’entre vous qui avez abusé de vous-mêmes, ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah. Allah pardonne tous les péchés. Il est vraiment Celui qui pardonne, le Très Miséricordieux. Et repentez-vous auprès de votre Seigneur, et soumettez-vous à Lui avant que ne vous vienne le châtiment, puis vous ne serez pas secourus. » [Az-Zumar : 53-54]
L’imposition de punitions pour l’abandon des actes d’adoration contredirait le but de leur législation. De plus, la punition pourrait fermer la porte du repentir, surtout si elle conduisait à la peine de mort, car certains juristes affirment que celui qui abandonne délibérément ou par mécréance l’adoration doit être sommé de se repentir, sinon il est tué. Cependant, ce jugement contredit des versets clairs du Coran.
Le seul cas où la porte du repentir est fermée est celui où l’âme est sur le point de quitter le corps, lors de l’agonie. À ce moment-là, le repentir n’est plus accepté. Allah dit :
« Jusqu’à ce que la mort vienne à l’un d’eux, et qu’il dise : « Mon Seigneur, fais-moi revenir afin que je fasse une œuvre juste dans ce que j’ai laissé derrière moi. » Non, c’est juste une parole qu’il prononce. Et derrière eux se trouve un fossé jusqu’au jour où ils seront ressuscités. » [Al-Mu’minun : 99-100]
Quant aux crimes commis contre autrui, Allah a donné à la victime le droit de revendiquer sa justice, afin que la justice soit établie et que la vie soit équilibrée et équitable, de manière à ce que l’agresseur ne persiste pas dans son agression et que les droits ne soient pas perdus. Allah dit :
« Nous avons envoyé Nos messagers avec des preuves claires, et Nous avons fait descendre avec eux le Livre et la balance, afin que les gens établissent la justice. Et Nous avons fait descendre le fer, où il y a une grande force, mais aussi des bienfaits pour les gens, et afin qu’Allah sache qui Le soutient, ainsi que Ses messagers, dans l’invisible. Allah est fort et puissant. » [Al-Hadid : 25]
C’est pourquoi l’islam a spécifié des peines pour certains crimes commis contre autrui, afin de souligner leur gravité et d’éviter que la peine ne devienne une question d’interprétation des juges, qui pourraient différer dans l’application de la punition pour des crimes similaires.
Le seul cas où l’agresseur pourrait échapper à la punition est si la victime choisit librement de pardonner. Sinon, la peine déterminée sera exécutée sur ordre du juge.