Islam et Musulmans

Liberté de pensée, de croyance et d’expression dans le Coran

Liberté de pensée, de croyance et d’expression dans le Coran

Le Coran prône la liberté de pensée et de croyance, insistant sur le fait que la foi doit émaner du cœur et ne peut résulter de contrainte ou de pression. Il présente un concept clair de liberté d’expression et de choix, considérant que forcer les individus à adopter une croyance est incompatible avec la nature humaine et avec les principes divins. Cependant, cette liberté ne signifie pas que l’homme n’est pas responsable de ses choix devant Allah ; elle implique plutôt que l’individu est appelé à embrasser la religion d’Allah volontairement, sans coercition, car les actions accomplies sans sincérité ou conviction ne sont pas acceptées par Allah.

La liberté de croyance dans le Coran :
Le Coran souligne que la véritable foi découle d’un choix libre et que la contrainte en matière de croyance va à l’encontre de l’essence même de la religion. La foi, qui est une conviction intime, ne peut être imposée au cœur humain. Le cœur, espace intérieur libre par excellence, ne peut être contraint à accepter ce qu’il rejette. La contrainte ne produit que de l’hypocrisie que le Coran condamne sévèrement. Le verset 256 de la sourate Al-Baqara affirme clairement qu’il ne peut y avoir de contrainte en matière de religion :
« Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement. Donc, quiconque mécroit au Rebelle tandis qu’il croit en Allah saisit l’anse la plus solide qui ne peut se briser. Et Allah est Audient et Omniscient. » (Sourate Al-Baqara, 256)
Cette injonction est universelle, couvrant à la fois la conversion à l’islam et le maintien dans la foi islamique.

Interdiction de contraindre les autres à croire :
Personne n’a le droit de forcer autrui à croire ou à obéir aux commandements d’Allah. Même le Prophète Muhammad ﷺ n’avait pas ce pouvoir. Allah lui ordonne de transmettre Ses messages et de laisser les gens choisir librement :
« Nous savons parfaitement ce qu’ils disent. Tu n’es pas un tyran pour eux. Rappelle donc, par le Coran, à celui qui craint Ma menace. » (Sourate Qaf, 45)
« Et si ton Seigneur avait fait le choix, tous ceux qui sont sur terre auraient cru. Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants ? » (Sourate Yunus, 99)

Le Coran invite à la réflexion et à la méditation :
Le Coran exhorte les gens à réfléchir et à méditer sur les signes d’Allah et sur l’univers qui les entoure. Parmi ces invitations, figure celle de contempler et de réfléchir à la création des cieux et de la terre, comme cela est mentionné dans de nombreux versets :
« En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a des signes pour les doués d’intelligence. » (Sourate Al-Imran : 190)  

« N’ont-ils pas vu tout ce qu’Allah a créé ? Leurs ombres se déplacent de droite à gauche en se prosternant devant Allah, et elles sont humbles. » (Sourate An-Nahl : 48)

« N’as-tu pas vu qu’Allah pousse les nuages, puis les rassemble, puis les entasse, et tu vois alors la pluie sortir de leur sein ? Et Il fait descendre du ciel, des montagnes de nuages, de la grêle qu’Il fait atteindre qui Il veut, et qu’Il détourne de qui Il veut. La lueur de son éclair est sur le point d’emporter les regards. » (Sourate An-Nour : 43)

« N’ont-ils pas vu que Nous avons fait de la nuit un temps de repos pour eux, et du jour un moment pour voir clair ? Voilà bien là des signes pour des gens qui croient. » (Sourate An-Naml : 86)

« Dis : Parcourez la terre et voyez comment la création a commencé. Puis Allah créera la dernière création. En vérité, Allah est capable de toute chose. » (Sourate Al-Ankabut : 20)

« N’avez-vous pas vu qu’Allah a mis à votre service ce qui est dans les cieux et sur la terre, et qu’Il vous a comblés de Ses bienfaits apparents et cachés ? Et parmi les gens, il en est qui disputent à propos d’Allah sans science, sans guide, ni Livre lumineux. » (Sourate Luqman : 20)

Le Coran incite également à observer les phénomènes naturels pour en tirer des leçons et reconnaître la grandeur d’Allah.

La liberté d’expression dans le Coran :
Le Coran encourage le dialogue respectueux, même avec ceux qui ont des opinions divergentes. Allah dit :
« Appelle [les gens] au chemin de ton Seigneur avec sagesse et bonne exhortation. Discute avec eux de la meilleure façon. » (Sourate An-Nahl, 125)
Même en s’adressant à Pharaon, Allah ordonne à Moïse et Aaron de parler avec douceur :
« Allez vers Pharaon : il s’est vraiment rebellé. Parlez-lui donc gentiment. Peut-être se rappellera-t-il ou craindra-t-il [Allah]. » (Sourate Taha, 43-44)

Et le Coran, en appelant à la réflexion et à la méditation, respecte le droit des individus d’exprimer leurs idées et opinions, même si celles-ci diffèrent des vérités de foi qu’il expose.
Un exemple en est le dialogue des prophètes avec leurs peuples qui ont rejeté leur appel. Le Prophète Muhammad ﷺ n’a jamais contraint quiconque à croire ; son rôle consistait à transmettre le message avec des arguments, à dialoguer, à écouter leurs doutes, à y répondre, puis à laisser le jugement à Allah, Exalté soit-Il :
« Et s’ils disputent avec toi, dis : Allah sait parfaitement ce que vous faites. » [Al-Hajj : 68]
« Rappelle donc ! Tu n’es qu’un rappeleur. Tu n’es pas un dominateur sur eux. » [Al-Ghashiya : 21-22]
Le Coran manifeste clairement son soutien à la liberté de pensée, de croyance et d’expression, tout en soulignant l’importance du dialogue, du débat et de l’écoute des opinions divergentes, afin de répondre à leurs interrogations, dissiper leurs doutes et réfuter leurs accusations. Il exhorte les musulmans à utiliser la sagesse et la bonne exhortation dans leur appel aux autres. Le Livre d’Allah offre un modèle en ce sens :
« Et il Nous propose un exemple, tandis qu’il oublie sa propre création. Il dit : « Qui fera revivre les ossements une fois réduits en poussière ? » Dis : « Celui qui les a créés une première fois leur redonnera vie ; Il a pleine connaissance de toute création. Celui qui a fait pour vous, de l’arbre vert, un feu, et voilà que de cela vous allumez. Celui qui a créé les cieux et la terre ne serait-Il pas capable de créer leur pareil ? Bien sûr que si ! Et Il est le Créateur Suprême, l’Omniscient. Son ordre, quand Il veut une chose, est seulement de dire : « Sois ! » et elle est. Gloire donc à Celui dans la Main de qui est la royauté sur toute chose ! Et vers Lui, vous serez ramenés. » [Yâ-Sîn : 78-83]

Il est interdit de forcer les autres à pratiquer des rites religieux :
Tout comme il n’est pas juste de contraindre une personne à accepter la religion, il est également impossible de forcer quiconque à pratiquer des rites religieux. L’obligation consiste uniquement à transmettre le message du Coran de manière compréhensible pour les gens, leur permettant ainsi de prendre leurs décisions par eux-mêmes. Le Prophète Muhammad ﷺ n’a jamais contraint les gens à jeûner, prier, couvrir les cheveux des femmes ou accomplir tout autre acte religieux ; il les invitait plutôt à le faire par soumission à l’ordre et à l’interdiction d’Allah, Exalté soit-Il, et insista sur l’importance que l’acte soit accompli uniquement pour Lui afin qu’il soit accepté. C’est pourquoi il disait fréquemment ﷺ : « Les actions ne sont jugées que par les intentions, et chaque personne sera récompensée selon son intention. » (Convenu) Il disait cela en se basant sur le verset d’Allah :
« Et ils n’ont été ordonnés que d’adorer Allah, Lui consacrant le culte, en dévoués au Monothéisme, d’accomplir la prière et de donner la zakat, et cela est la religion de la droiture. » [Al-Bayyina : 5]

La véritable religion n’a pas de place pour l’imposition des croyances ou des pratiques religieuses par la force et la domination. Tenter d’imposer les pratiques religieuses aux gens pourrait uniquement mener à la création d’hypocrites, qui sont plus nuisibles aux croyants que la présence visible de groupes non musulmans dans la société.

Quitter l’islam n’est pas un crime qui mérite une punition dans ce monde :
La foi, le reniement ou l’apostasie sont des choix individuels. Les gens vivent dans ce monde en fonction de leurs choix, et ils mourront un jour. Leur sort sera décidé le Jour du Jugement, où ils seront jugés ; le croyant sera récompensé et l’incrédule sera puni.
Bien que certaines sources traditionnelles prétendent que la punition de l’apostasie est la peine de mort, le verset suivant réfute cette allégation. Ce verset constitue une preuve solide qu’aucun apostat n’a été tué à l’époque du prophète Muhammad ﷺ, sinon ces personnes n’auraient pas osé agir comme le mentionne le verset :
« Et un groupe des gens du Livre dit : Croyez en ce qui a été révélé à ceux qui ont cru en plein jour, puis reniez-le à la fin de la journée, afin qu’ils reviennent [à leur ancienne foi]. » [Al ‘Imran: 72]
La liberté d’exprimer ses croyances, même si cela implique le non-croyance, est l’apogée de la liberté d’expression qu’Allah peut accorder à l’homme. Il est clair qu’Il l’a accordée, car sans cette liberté, un groupe de personnes à l’époque du Prophète n’aurait pas pu croire le matin et renier leur foi le soir, et ainsi de suite.

Coercition n’est pas naturelle, mais le conseil est naturel :
La religion droite est un mélange de la législation divine et des lois de la nature, comme le dit Allah, le Tout-Puissant :
« Dirige ton visage vers la religion, de manière pure, selon la nature d’Allah sur laquelle Il a créé les gens. Il n’y a pas de changement dans la création d’Allah. Voilà la religion droite, mais la plupart des gens ne savent pas. » [Sourate Ar-Rum, 30]

Si Allah, le Créateur et le Pourvoyeur, accorde aux gens la liberté de croire ou de ne pas croire, alors forcer les autres à croire n’est pas un comportement naturel. Cependant, tous les gens ont besoin des signes d’Allah pour mener une vie heureuse et stable, et ils ont le droit d’apprendre la sagesse tirée du Livre d’Allah. Par conséquent, transmettre aux gens les versets d’Allah et recommander leurs contenus concernant la bienveillance envers Allah, Ses créatures et l’univers fait partie du devoir naturel du croyant envers les autres croyants. C’est pour cela qu’Allah a ordonné au Prophète Muhammad ﷺ de continuer à transmettre aux gens Ses versets :
« Ô messager, transmets ce qui t’a été révélé de la part de ton Seigneur. Et si tu ne le fais pas, tu n’as pas transmis Son message. Et Allah te protègera des gens. Certes, Allah ne guide pas les gens mécréants. » [Sourate Al-Ma’idah, 67]
Il lui a aussi ordonné de continuer à rappeler aux gens les vérités qu’ils connaissent par leur nature :
« De même, aucun messager n’est venu avant eux sans qu’ils ne disent : « C’est un magicien ou un fou. » Se sont-ils conseillés entre eux de faire cela ? Non, mais ce sont des gens transgresseurs. Tourne-toi donc d’eux, et tu ne seras pas blâmé. Et rappelle, car le rappel profite aux croyants. » [Sourate Adh-Dhariyat, 52-55]
La mission de transmettre les versets n’est pas seulement celle des prophètes, mais celle de tous les croyants, en tout temps et en tout lieu. C’est pourquoi Allah décrit les croyants comme ceux qui recommandent le bien et interdisent le mal :
« Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres ; ils ordonnent le bien et interdisent le mal, ils accomplissent la prière, donnent la zakat et obéissent à Allah et à Son Messager. Ceux-là Allah les enveloppera de Sa miséricorde. Certes, Allah est Tout-Puissant, Sage. » [Sourate At-Tawbah, 71]
Encourager les autres à accomplir des actions vertueuses et à éviter le mal est un acte naturel qui renforce les bonnes valeurs et limite la corruption. Ignorer cette mission conduit sans doute à la corruption sur terre, surtout de la part de ceux qui détiennent le pouvoir, ce qui déplaît à Allah :
« Et lorsqu’il s’éloigne, il s’efforce de semer la corruption sur la terre, détruisant les récoltes et les descendants. Allah n’aime pas la corruption. » [Sourate Al-Baqarah, 205]
C’est pour cette raison que nous sommes responsables de recommander le bien et d’avertir contre le mal, mais nous ne pouvons pas forcer les gens à se conformer à cela.

Résumé
Le Coran met en avant la liberté de croire ou de ne pas croire, de pratiquer ou de ne pas pratiquer, tant que ces choix n’empiètent pas sur les droits d’autrui ou ne perturbent pas l’équilibre naturel ou social. Toute tentative de coercition religieuse est incompatible avec les enseignements coraniques, qui valorisent la conviction sincère, le dialogue constructif et le respect de la dignité humaine.

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