Question :
Quelle est la règle concernant l’Offrande sacrificielle, quelles sont ses conditions et quand doit-on l’immoler ?
Réponse :
L’Offrande sacrificielle est une obligation collective pour la communauté (Fard Kifaya), c’est-à-dire que si toute la communauté ne l’accomplit pas, elle pèche, mais si certains la réalisent, la responsabilité en est dégagée. Allah dit :
{Et annonce aux gens le Hajj, ils viendront à toi à pied et sur chaque chameau maigre, venant de chaque vallée profonde, pour témoigner des bienfaits qui leur sont destinés, et invoquer le nom d’Allah durant des jours déterminés, pour ce qu’Il leur a fourni de bétail. Mangez-en et nourrissez le pauvre et le nécessiteux.} (Al-Hajj, 28)
Il apparaît dans ce verset que ceux auxquels Ibrahim (paix soit sur lui) a annoncé le Hajj viennent à La Mecque pour quatre raisons : la première est de témoigner de leurs bienfaits, la deuxième est de sacrifier des animaux pendant des jours spécifiques, la troisième est de réaliser la station à Arafat et le séjour à Muzdalifa, la quatrième est de tourner autour de la Kaaba.
{En vérité, Nous t’avons accordé ce qu’il y a de plus bénéfique (le Coran). Accomplis donc la prière pour ton Seigneur et sacrifie. Celui qui te déteste est celui qui sera privé de tout aboutissement.} (Al-Kawthar, 1-3)
Dans ce verset, Allah ordonne à Son Prophète de sacrifier, c’est-à-dire de s’approcher de Lui par l’immolation de bétail. Ce qui est ordonné à Son Prophète l’est aussi implicitement pour sa communauté, à moins qu’Allah n’ait précisé que cet ordre était réservé à Son Prophète, comme il l’a fait pour la prière nocturne en disant : « Un surérogatoire pour toi. » Quand le Prophète exécute l’ordre de son Seigneur, Allah lui ordonne de consacrer ce sacrifice uniquement à Lui. Cela est mentionné dans le verset : {Dis : « Ma prière, mon sacrifice, ma vie et ma mort sont à Allah, Seigneur des mondes. Il n’a pas de partenaire, et c’est Lui à Qui j’ai été ordonné de soumettre, et je suis le premier à me soumettre.} (Al-An’am, 162).
{Et pour chaque communauté, Nous avons désigné un rite, afin qu’ils invoquent le nom d’Allah sur ce qu’Il leur a attribué comme bétail. Et votre Dieu est un Dieu unique. À Lui donc, soumettez-vous, et annonce la bonne nouvelle à ceux qui se soumettent.} (Al-Hajj, 34)
Ce verset confirme la légitimité du sacrifice pour la communauté de Muhammad (paix soit sur lui).
Conditions du sacrifice :
Première condition : Il doit être un animal de bétail, il n’est pas valide pour les oiseaux, les poissons ou autres. Allah dit : {…sur ce qu’Il leur a attribué comme bétail.} (Al-Hajj, 34). Le bétail est composé des chameaux, des vaches et des moutons (moutons et chèvres).
Deuxième condition : L’animal doit avoir atteint l’âge légal selon la loi islamique : une jeune chèvre doit avoir six mois, un chameau doit avoir cinq ans, une vache doit avoir deux ans et une chèvre doit avoir un an. Le Prophète (paix soit sur lui) a dit : « Ne sacrifiez que des animaux adultes, à moins que cela ne soit difficile pour vous, et alors vous pouvez sacrifier une jeune chèvre. » [1]
Troisième condition : L’animal doit être exempt de défauts qui empêchent sa validité, ces défauts sont au nombre de quatre :
Défaut de l’œil évident, comme l’extinction de l’œil ou le fait qu’il soit aveugle.
Maladie évidente, comme de la fièvre, la gale ou une plaie profonde, ou une animal gonflé et en danger.
Boiterie évidente, comme une jambe cassée.
Grande maigreur, comme un animal trop faible pour marcher.
Le Prophète (paix soit sur lui) a dit : « Il y a quatre défauts qui rendent l’animal inacceptable pour le sacrifice : l’aveugle évident, le malade évident, le boiteux évident et l’animal trop maigre. » [2]
Quatrième condition : L’animal doit être sacrifié pendant la période légale, c’est-à-dire après la prière de l’Aïd (Jour de l’Aïd) jusqu’au coucher du soleil du dernier jour de la période de sacrifice. Le meilleur moment pour sacrifier est immédiatement après la prière, avant de commencer les célébrations de l’Aïd. Selon le verset : {Accomplis donc la prière pour ton Seigneur et sacrifie.} (Al-Kawthar, 2).
Le sacrifice est permis à toute heure, le jour ou la nuit, mais les heures du jour sont meilleures.
Il est interdit de sacrifier avant la prière de l’Aïd, car si le sacrifice est effectué avant la prière, il ne compte pas comme une offrande mais comme une viande normale. Le Prophète (paix soit sur lui) a dit : « Le premier acte que nous accomplissons ce jour-là est la prière, puis nous revenons pour sacrifier. Celui qui fait cela a suivi notre tradition, et celui qui sacrifie avant cela a seulement donné de la viande à sa famille et ce n’est pas un acte de sacrifice. » [3]
Conditions générales :
Première condition : L’animal doit appartenir à celui qui le sacrifie ou à quelqu’un qu’il a autorisé par la loi à effectuer le sacrifice pour lui. Il ne peut être sacrifié s’il a été volé ou pris illégalement, car « Allah est pur, et ne reçoit que ce qui est pur. »
Deuxième condition : Il est nécessaire de prononcer le nom d’Allah lors du sacrifice, comme Allah dit : {…pour qu’ils invoquent le nom d’Allah sur ce qu’Il leur a attribué comme bétail.} (Al-Hajj, 34).
Troisième condition : Il est recommandé de ne pas couper ses cheveux ou ses ongles pour celui qui a l’intention de sacrifier jusqu’à ce qu’il effectue le sacrifice, comme l’a dit le Prophète (paix soit sur lui) : « Celui qui a l’intention de sacrifier, qu’il ne prenne rien de ses cheveux ou de ses ongles jusqu’à ce qu’il sacrifie. » [4]
[1] Rapporté par Muslim, Livre des sacrifices, Chapitre des règles relatives aux sacrifices, numéro 1963. [2] Rapporté par l’imam Ahmad (4/284, 289, 300), Abu Dawood, Livre des sacrifices, Chapitre des sacrifices détestés (numéro 2802), et Tirmidhi, Livre des sacrifices, Chapitre des sacrifices invalides (numéro 1497). [3] Rapporté par Al-Bukhari (5/2109, numéro 5225), Muslim (3/1553, numéro 1961), Abu Dawood (3/96, numéro 2800), Tirmidhi (4/93, numéro 1508) qui a dit : « Authentique et correct. » et al-Nasa’i (7/223, numéro 4395). [4] Muslim, Livre des sacrifices, et la version de ce hadith provient de Muslim, Abu Dawood, Tirmidhi, al-Nasa’i.
