Question :
Quelle est la différence entre la vasiyya et la reconnaissance de dette selon le Coran et les enseignements du Prophète ?
Réponse :
La « Vasiyya » (ٱلْوَصِيَّةُ) désigne une tâche particulière confiée à quelqu’un (Lisân’ul-Arab). Dans le Coran, il existe deux types de vasiyyas : l’une concerne la répartition de l’héritage qu’Allah a ordonnée (Al-Baqara 2/180-181, An-Nisa 4/11), et l’autre concerne les dettes laissées par le défunt. Une personne sur le point de mourir doit, en présence d’au moins deux témoins, déclarer ses dettes dans une vasiyya (Al-Ma’ida 5/106-107). Un prêt documenté n’est pas considéré comme une vasiyya (Al-Baqara 2/282), car le document en question suffit à établir la dette. Le fait que les versets concernant l’héritage utilisent l’expression « vasiyya ou dette » plutôt que « vasiyya et dette » montre que les deux sont des obligations, mais qu’il existe une distinction entre elles. L’essentiel est d’écrire la dette. Le Prophète a dit : « Si une personne musulmane a une dette qui nécessite une vasiyya, il ne lui est pas permis de passer deux nuits sans avoir rédigé cette vasiyya » (Bukhari, Wasaya, 1; Muslim, Wasiyya, 1 [1627]; Abu Dawood, Wasaya 1). Selon les écoles de pensée, la vasiyya permet à une personne de donner un maximum d’un tiers de ses biens après sa mort, soit à quelqu’un d’autre que ses héritiers, soit à des œuvres de charité. Cependant, Allah, Exalté soit-Il, ordonne que les dépenses de charité soient faites avant la mort (Al-Munafiqûn, 63/10-11). Lorsque l’un des compagnons demanda au Prophète : « Quelle est la meilleure forme de charité ? » il répondit : « C’est la charité que tu donnes alors que tu es en bonne santé et que tu as des désirs, que tu redoutes la pauvreté et attends la richesse. Ne remets pas ta charité à plus tard, en te disant : ‘Je donnerai ceci et cela à tel et tel quand la mort viendra.’ Car à ce moment-là, ta richesse ne t’appartient plus. » (Bukhari, Hadith n°1330). Comme le montre ce texte, la vasiyya se rapporte uniquement à la reconnaissance de la dette. Faire une donation à une personne ou à une institution en raison de la mort, en dehors de l’héritage, constitue une tentative d’évasion des héritiers et n’a pas de récompense, mais des conséquences négatives.