Question :
Quels étaient les animaux considérés comme sacrés par les Arabes de l’époque préislamique et quelles étaient leurs caractéristiques ?
Réponse :
La Bahîra désigne, chez les Arabes de l’époque préislamique, les chamelles dont les oreilles étaient fendues pour indiquer qu’il était interdit de boire leur lait, de les monter ou de les charger.
La Sâiba était une chamelle ayant mis bas dix portées, toutes constituées de femelles, et que son propriétaire laissait en liberté jusqu’à sa mort sans en consommer la viande, le lait ou la laine. Ce terme désignait également un animal relâché en guise d’offrande en remerciement d’une bénédiction ou en reconnaissance de la guérison d’une maladie.
La Wasîla désignait une brebis ayant donné naissance à cinq portées de jumeaux femelles. Si elle mettait bas à nouveau, ses petits mâles étaient exclusivement réservés aux hommes, les femmes ne pouvant en consommer la viande. Toutefois, si l’un de ces agneaux mourait, hommes et femmes pouvaient alors tous en manger.
Le Hâmî était un chameau mâle âgé, ayant engendré de nombreux descendants. Les Arabes de l’époque préislamique le consacraient à leurs idoles et le laissaient en liberté jusqu’à sa mort sans jamais l’exploiter.
Les sources présentent des divergences et parfois même des contradictions quant aux définitions précises de ces animaux. Par exemple, certaines caractéristiques attribuées à la Bahîra dans un avis sont parfois données pour la Sâiba ou la Wasîla dans un autre.
Ainsi, en se basant sur les points communs de ces quatre catégories d’animaux, certains, comme Muhammad Asad, les désignent collectivement sous l’appellation de « bêtes sanctifiées par les polythéistes arabes », leur point commun étant leur caractère sacré. (Voir Al-An‘âm 6/138-139)