Question :
Comment le concept d’ecel dans le Coran distingue-t-il entre la durée de vie naturelle d’une personne et celle déterminée par Allah, et de quelle manière les actions humaines peuvent-elles influencer cette durée ?
Réponse :
Le terme ‘ecel’ désigne la durée déterminée pour une chose. Dans le Coran, il est fait mention d’un ‘ecel’ pour les cieux et la terre (Ahkaf 46/3), tandis que pour les humains, il est question de deux ‘ecels’ (En’am 6/2). Le premier est la durée de vie du corps, appelée ‘ecel-i tabii’ (le terme naturel). Les médecins peuvent estimer la durée de vie d’une personne en fonction de cela. Le deuxième est ‘ecel-i müsemma’, c’est-à-dire la durée de vie déterminée par Allah. Cette durée est connue seulement de Lui, et personne d’autre ne peut la connaître. Ce terme n’est pas influencé par la santé de la personne ; même une personne en bonne santé peut mourir lorsque son ‘ecel-i müsemma’ arrive (Mü’min 40/67). La durée de vie d’une personne ne peut dépasser son ‘ecel-i müsemma’, mais elle peut être raccourcie (Ra’d 13/38-39, Fatır 35/11). Cela peut se produire si la personne se sacrifie pour la voie d’Allah, si elle est tuée par quelqu’un d’autre, ou si elle raccourcit sa vie par ses mauvaises actions. Avec le raccourcissement de l’ecel, un nouveau terme est inscrit auprès d’Allah, et la personne meurt selon cette nouvelle durée (Al-i İmran 3/145). Si la personne se repent de ses erreurs, elle peut prolonger sa vie. Par exemple, si une personne a une durée de vie naturelle de 90 ans, mais que son ‘ecel-i müsemma’ est de 80 ans, cette personne ne pourra vivre que jusqu’à 80 ans. Si cette personne nuit à sa santé, Allah peut encore raccourcir sa vie. Cependant, si elle prend soin de sa santé et se soigne, elle peut prolonger sa vie jusqu’à son ‘ecel-i müsemma’, mais elle ne pourra pas dépasser ce terme. Les sociétés et les États ont également un ‘ecel’ (Araf 7/34, Yunus 10/49), et cet ‘ecel’ peut aussi être raccourci. Un exemple dans le Coran est celui du peuple de Yunus (a.s.). Allah informe qu’Il reporte la punition de toute chose jusqu’à la fin de ce terme (Ankebut 29/53, Nahl 16/61). Yunus (a.s.), en se repenta et en se corrigeant, réussit à prolonger son ‘ecel’ ainsi que celui de son peuple, qui avait été raccourci (Enbiya 21/87-88), et fut ainsi sauvé de la punition. Si ce terme était arrivé à son terme et que le repentir avait eu lieu à ce moment-là, il n’aurait eu aucun effet et la punition aurait été infligée (Hud 11/3, Ibrahim 14/10, Nahl 16/61).