Question :
Pourquoi la viande des animaux tués sans dire la basmala n’est-elle pas nécessairement interdite, selon les versets du Coran et les hadiths ?
Réponse :
Il n’y a aucune preuve que la viande des animaux tués sans dire la basmala (le nom d’Allah) soit interdite, tant qu’elle n’a pas été sacrifiée au nom de quelqu’un d’autre qu’Allah (Bakara 2/173, Maïda 5/3, En’am 6/145 et Nahl 16/115). La basmala est seulement obligatoire pour le sacrifice du jour de l’Aïd (Hajj 22/28, Hajj 34-36). Bien que les versets soient clairs, certains commentaires et traductions erronées ont donné une mauvaise interprétation à quelques versets, en déclarant la viande des animaux tués sans basmala comme interdite. L’une des erreurs qui contredit clairement la langue arabe est d’attribuer la phrase (وَإِنَّهُ لَفِسْقٌ) à la phrase précédente. Cette phrase est une phrase nominale et un rapport d’information, alors que la phrase précédente est un verbe et une construction verbale. Ainsi, cette phrase devient une circonstance (hal) pour la phrase (وَلاَ تَأْكُلُواْ) et limite l’interdiction de manger à ceux dont le sacrifice est un acte de corruption (fisq). En effet, selon le verset 145 de la sourate En’am, le fisq concerne l’animal sacrifié au nom de quelqu’un d’autre qu’Allah. Si le fisq était lié à l’action de celui qui tue l’animal, la viande de l’animal ne serait pas interdite, seulement l’acte commis serait interdit. De plus, aucun verset ni hadith ne stipule que la personne qui tue l’animal doit être musulmane. Un groupe de compagnons demanda à Rasulullah : ‘Ô Messager d’Allah ! Certains nous apportent de la viande. Nous ne savons pas s’ils ont prononcé le nom d’Allah ou non. Devons-nous en manger ou pas ?’ Il répondit : ‘Prononcez le nom d’Allah et mangez !’ (Bukhari, Zabah, 21; Abu Dawood, Adahi, 13–19; Ibn Majah, Zabah, 4.)