Question :
Existe-t-il une peine fixée pour la consommation d’alcool dans le Coran et la Sunna ? Certaines sources mentionnent que le Prophète (paix et bénédictions sur lui) et le calife Umar appliquaient une peine de 40 coups ou 40 fouets pour ceux qui buvaient de l’alcool. Ces informations sont-elles correctes ?
Réponse :
Dans la jurisprudence islamique, les peines sont organisées en trois catégories principales : le qisas (rétribution), le had (peines prescrites) et le ta’zir (peines disciplinaires ou discrétionnaires). Les peines définies par le Coran et la Sunna, en dehors des peines de qisas et de diyat, sont appelées « had ». Le ta’zir, en revanche, désigne les peines qui ne sont pas spécifiées par le Coran ou la Sunna, mais qui sont établies par les savants par consensus ou interprétation.
Concernant les peines prescrites dans le Coran, celles-ci incluent :
La flagellation de 100 coups pour l’adultère/la fornication.
La flagellation de 80 coups pour celui qui accuse à tort une femme chaste d’adultère, et en plus, son témoignage est rejeté.
La coupure de la main du voleur.
La peine capitale, la crucifixion, la coupe des mains et des pieds croisés ou l’exil pour les crimes de banditisme, de vol armé, ou de brigandage.
En ce qui concerne la consommation d’alcool et l’ivresse, bien que l’alcool soit expressément interdit dans le Coran et la Sunna, il n’y a pas de peine fixée dans le Coran spécifiquement pour ceux qui consomment de l’alcool. Cependant, il est rapporté que, durant l’époque du Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui), des peines variables ont été appliquées pour l’alcoolisme. Certaines sources rapportent que le Prophète appliquait des peines de flagellation, et que le calife Abu Bakr imposait 40 coups, tandis que le calife Umar, après consultation avec les compagnons, appliquait une peine de 80 coups (Bukhari, « Hudud », 4 ; Abu Dawood, « Hudud », 35-36).
Selon les écoles de jurisprudence, les avis divergent sur la manière de classer ces peines. Les hanafites, malékites et hanbalites considèrent que la peine de 80 coups est entièrement une peine de had, tandis que les chaféites, zahirites et zaïdites estiment que les premiers 40 coups sont de l’ordre du had, tandis que les 40 autres relèvent du ta’zir.
En résumé, bien que l’interdiction de la consommation d’alcool soit claire, les peines appliquées à l’époque du Prophète varient, et il existe des débats sur la classification exacte de ces peines en tant que had ou ta’zir.