Question :
Lors d’un prêche du vendredi, on a dit que le jour de ‘Achoura coïncidait avec plusieurs événements importants comme le jour où le Prophète Yûnus fut avalé par le poisson, la naissance d’Ibrâhîm et le jour où il fut sauvé du feu. Mais, d’après mes souvenirs d’enfance, ‘Achoura est le jour où Nûh a préparé un plat avec les derniers aliments restés dans l’arche après en être descendu. Est-il vrai que tous ces événements sont arrivés le même jour ?
Réponse :
Il n’existe ni verset coranique ni hadith authentique relatant que tous ces événements ont eu lieu le jour de ‘Achoura. De même, il n’y a aucune preuve historique permettant de confirmer cela. L’Encyclopédie de l’Islam publiée par la Présidence des Affaires Religieuses mentionne les éléments suivants à ce sujet :
« Les sources rassemblent les origines du jour de ‘Achoura autour de deux opinions principales :
‘Achoura est le jour où Mûsâ et son peuple furent sauvés de l’oppression de Pharaon, et les Juifs étaient tenus d’y jeûner. Cette opinion, principalement soutenue par les orientalistes, affirme que le jeûne de ce jour dans la tradition musulmane dériverait de la tradition juive.
‘Achoura est un jour considéré comme sacré depuis les religions sémites, en remontant jusqu’à Nûh, et il était également important à l’époque préislamique parmi les Arabes, depuis Ibrâhîm. Cette opinion s’appuie sur les récits rapportés par ‘Âïsha et Abdullah b. ‘Umar.
En dehors de ces deux opinions, certains ouvrages de hadith, d’histoire ou de jurisprudence mentionnent que ce jour aurait également été celui de l’acceptation du repentir d’Âdam, de la sortie de Yûnus du ventre du poisson, de la naissance de Mûsâ et de ‘Îsâ, de l’attribution du royaume à Sulaymân, de l’acceptation du repentir de Dâwûd, du pardon promis au Prophète Muhammad pour ses péchés passés et futurs, ou encore le jour de son émigration de la Mecque à Médine.
Cependant, il n’est pas possible de confirmer scientifiquement ces récits, et certains sont manifestement erronés. Par exemple, l’Hégire du Prophète n’a pas eu lieu le 10 Muharram, mais le 12 Rabî’ al-Awwal. Les autres récits sont considérés comme issus des traditions israélites (Isrâ’îliyyât). »
(Yusuf Şevki Yavuz, « Âşûrâ », Diyanet İslâm Ansiklopedisi, vol. 4, p. 25)