Islam et Musulmans

Commettons-nous un péché si nous donnons de l’argent à un fonctionnaire pour récupérer un terrain qui nous appartient déjà ?

Question :
Une entreprise de construction a contacté la municipalité pour sauver notre terrain qui avait été injustement classé en zone verte. L’issue a été favorable. Cependant, la municipalité a exigé une somme d’argent illégale pour cela. L’entreprise nous a dit : « Voulez-vous récupérer votre terrain en payant cette somme ou tout perdre ? » Si nous payons cet argent aux personnes à la municipalité pour récupérer notre propre bien, commettons-nous un péché ?
Réponse :
Voici le verset relatif à la corruption :
« Et ne donnez pas vos biens aux juges pour dévorer une partie des biens des gens injustement et sciemment. » (Sourate al-Baqara, 2/188)
Le mot « richwa » (corruption) vient du mot « richa », qui signifie « corde ». La richwa est comparée au fait d’attacher une corde à un seau pour puiser de l’eau dans un puits. Celui qui prend la richwa est comme le seau ; celui qui la donne utilise ce seau pour atteindre un bien qui ne lui revient pas. Le verset conditionne l’interdiction de la corruption à deux éléments :
1- Le but de manger injustement, en toute connaissance de cause, les biens d’autrui.
2- Donner un bien à un détenteur d’autorité pour atteindre ce but.
Si une personne donne un bien à une autorité pour obtenir un droit légitime, on considère alors la situation :
Si l’autorité accomplit son devoir sans rien attendre en retour, le bien donné est un cadeau.
Si elle ne remplit son devoir qu’en exigeant un bien, alors ce bien est une rüşvet (corruption) pour celui qui le reçoit, mais pas pour celui qui le donne. Car ce dernier y est contraint pour récupérer un droit qui lui appartient.
Par exemple, si quelqu’un a complété toutes les démarches nécessaires pour construire une maison mais ne parvient pas à obtenir le permis qui lui revient de droit, et qu’il est obligé de donner de l’argent pour l’obtenir, cela sera interdit pour celui qui prend, mais non pour celui qui donne. En revanche, si l’intention est d’obtenir un bien qui ne lui revient pas, cela sera interdit pour les deux.
Dans votre cas, si vous êtes contraints de donner de l’argent pour récupérer un terrain qui vous a été illégitimement enlevé, cela constitue un péché pour celui qui prend, mais vous ne commettez pas de péché.

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