Islam et Musulmans

Indifférence du mari

Question :

Si un mari ne maintient pas d’interaction physique ou même de communication avec sa femme pendant une longue période (environ 5 ans) après le mariage, ni ne lui ordonne certaines tâches, laissant la femme seule, et au seul soin des corvées et du service de ses beaux-parents, quel est le regard de l’Islam à cet égard ? Qu’est-ce que la femme est censée faire ?

Réponse :

L’homme doit vivre avec sa femme en des termes acceptables.

Dieu commande :

«Comportez-vous envers elles avec bienséance. Si vous éprouvez de l’aversion pour elles, il se peut que vous éprouviez de l’aversion pour quelque chose en quoi Dieu a placé un grand bien. » Al-Nisa’ (4:19)

Dans la situation dépeinte, il se peut que la femme soit maltraitée par son mari. Ce qu’il faut alors faire, c’est essayer de communiquer et de trouver une solution au problème.

Dieu commande :

«Quand une femme redoute d’être maltraitée ou abandonnée par son mari, nul péché ne leur sera imputé s’ils font un arrangement à l’amiable, car un tel arrangement est préférable ; mais les individus sont portés à l’avarice. Si vous faites le bien et si vous craignez Dieu, sachez que Dieu est instruit de tout ce que vous faites ». Al-Nisâ’ (4:128)

Si le couple veut se réconcilier, il lui faut s’efforcer de retrouver sa vie normale. Époux et femme devraient communiquer entre eux et essayer de résoudre ensemble leur problème, de s’orienter vers la solution et compromettre leurs droits si nécessaire. Le mariage ne peut se poursuivre sans le consentement mutuel.

Si le problème ne se résout pas, la femme a toujours le droit de divorcer de son mari si elle le décide.

Dieu commande :

«Le divorce est permis seulement pour deux fois. Après quoi vous pouvez soit garder votre épouse avec des égards, soit la renvoyer décemment. Il ne vous est pas permis de reprendre quoi que ce soit de ce que vous lui aviez donné, sauf si l’un et l’autre vous craignez de ne pas pouvoir observer les limites fixées par Dieu. Si vous nourrissez une telle crainte, nulle faute ne vous sera imputée, ni à l’un ni à l’autre, pour la compensation offerte par l’épouse en échange de sa liberté. Telles sont les limites fixées par Dieu ; ne les transgressez pas. Ceux qui transgressent les limites fixées par Dieu sont des iniques. » AL-baqara (2:229)

Si la femme divorce de son mari, elle doit lui rendre ce qu’elle a reçu en tant que Mahr. Elle ne devrait pas avoir peur de devenir pauvre ou misérable, car Dieu commande :

«Si les époux se séparent, Dieu les enrichira tous deux de son abondance. Dieu est présent partout et il est juste.» Les Femmes (4:130)

Au temps du Prophète, il y eu des cas de femmes divorçants de leurs maris. Voici l’un d’eux :

La fille de Sahl des Ansar était mariée à Sabit Ibn Qays. Un jour, alors que le Prophète allait remplir la prière de l’aube, il l’a remarqua devant sa porte. « Qui est-tu? » demanda-t-il, « Habibe, fille de Sahl. » répondit-elle. « Qu’est-ce qui s’est passé? » demanda-t-il ensuite, « Je ne veux pas continuer à vivre avec Sabit ». Le Prophète fit venir Sabit et quand il arriva, il se tourna vers lui et dit: « Habibe, ici présent, m’a tout expliqué ». Habibe dit: « Messager de Dieu, je conserve toujours ce qu’il m’a donné « , alors, le Messager de Dieu dit à Sabit: » Accepte cette propriété de sa part. « Sabit l’accepta et Habibe s’en alla vivre avec sa famille ». (Al-Muwatta, Talaq/Divorce, 11)

Une autre narration, datant de la période d’Omar, rapporte le fait suivant :

Une fois, une femme vint à Omar Ibn Al-Khattab se plaindre de son mari. Elle fut invitée à passer la nuit dans une hutte de paille et de chaume. Au matin, Omar vint à elle lui demander si elle avait eu une bonne nuit, ce à quoi elle lui rétorqua qu’elle n’en avait jamais eu d’aussi bonne. Alors il lui demanda de lui parler de son mari, et elle lui dit : « Il est ce qu’il est, et je ne peux rien y faire ». Après cet évenement, Omar approuva la requête de la femme et l’aida à divorcer. (Mâlik Ibn. Anas, Mudawwana, II/341)

Que ce soit le Prophète Muhammad ou Omar, jamais ils ne demandèrent aux complaignantes les raisons de leurs divorces.

Telles sont les limites de Dieu. La femme devrait décider quoi faire dans ces limites et sous sa propre responsabilité.

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