Question :
Mon mari était marié à une femme chrétienne et, après leur divorce, elle a pris ses enfants pour les élever avec elle. Ce sont trois filles et un garçon. Quand ils étaient petits, leur père les a élevés selon les enseignements de l’Islam, mais après qu’ils aient été pris par leur mère après le divorce, ils ont tout oublié concernant la religion et sont devenus non-musulmans. Ils sont maintenant adultes, dans la vingtaine et la trentaine, et les filles sont mariées à des chrétiens. Leur père leur parle souvent des enseignements de l’Islam, mais ils n’acceptent pas ses conseils. J’ai deux garçons musulmans, الحمد لله. Le père a-t-il un péché concernant ses enfants non-musulmans, sachant qu’à chaque rencontre, il leur parle des enseignements de l’Islam ? Et ma deuxième question est la suivante : Mon mari souhaite diviser sa fortune de son vivant car il a entendu dire que ses enfants (de sa femme chrétienne) n’hériteront pas de lui après sa mort. Comment la religion islamique considère-t-elle cela ?
Réponse :
Il est clair, d’après vos propos, que votre mari n’a pas négligé de conseiller ses enfants et de les guider vers l’Islam. Il a ainsi accompli son devoir religieux envers eux et s’est acquitté de ses responsabilités. Néanmoins, il ne doit pas se décourager et doit saisir les occasions de les conseiller à nouveau et de les orienter de la manière qui pourra améliorer leur situation.
Quant au fait de diviser ses biens de son vivant, cela est permis selon la reliğin islamique, car chaque personne est libre de disposer de ses biens comme elle le souhaite, tant que cela respecte la justice. Il est important que la division soit juste et exécutée immédiatement, c’est-à-dire sans être liée à la mort. Si la division est conditionnée par la mort, les héritiers peuvent ne pas accepter son exécution après son décès. La division des biens doit suivre ce qu’Allah a décrit dans le Coran. Il est préférable de laisser la division pour après sa mort, car personne ne sait combien de temps il vivra. Il pourrait vivre longtemps après avoir réparti ses biens et se retrouver sans ressources pour ses besoins.
Concernant la crainte de votre mari que ses enfants chrétiens ne reçoivent pas d’héritage, cette crainte est fondée, étant donné les pratiques des tribunaux islamiques dans de nombreux pays musulmans, où la différence de religion est considérée comme un obstacle à l’héritage. Toutefois, cette position est contredite par les versets du Coran qui affirment que l’héritage est un droit exclusif des proches, indépendamment de leur religion.
Allah dit dans le Coran :
« Le Prophète est plus proche des croyants que leurs propres âmes, et ses épouses sont leurs mères. Les proches parents sont plus proches les uns des autres dans le Livre d’Allah que les croyants et les émigrants, sauf si vous agissez envers vos alliés d’une manière bienveillante. Cela est écrit dans le Livre. » (Sourat Al-Ahzab, 6)
Après avoir mentionné que le prophète est plus proche des croyants que d’eux-mêmes et que ses épouses sont leurs mères, il a clairement précisé que cette relation est spirituelle et morale, sans implications sur les droits matériels. Il a donc ajouté que les proches sont plus proches les uns des autres en matière de droits.
Allah dit aussi dans le contexte de l’héritage :
« Aux hommes revient une part de ce que laissent les parents et les proches, et aux femmes revient une part de ce que laissent les parents et les proches, qu’il soit peu ou beaucoup, une part déterminée. » (Sourat An-Nisa, 7)
« Allah vous recommande concernant vos enfants : au garçon revient la part de deux filles. » (Sourat An-Nisa, 11)
Ces deux versets montrent que ce qui compte pour l’héritage est la proximité des liens familiaux, sans distinction de religion. Le verset sur « vos enfants » ne fait aucune distinction entre musulmans et non-musulmans.
Certaines personnes pourraient objecter en disant qu’il est mentionné dans des hadiths attribués au prophète que le non-musulman ne peut hériter d’un musulman. Les écoles juridiques ont pris ces hadiths en compte, et ils sont appliqués dans les tribunaux islamiques de nombreux pays musulmans. Toutefois, il est important de souligner que le prophète (paix et bénédictions sur lui) a été ordonné de suivre la révélation (le Coran), qui ne mentionne en aucun cas l’interdiction d’hériter en cas de différence de religion. Au contraire, les versets indiquent clairement que les proches sont plus proches les uns des autres et que la proximité familiale est la cause de l’héritage, et rien d’autre. C’est pourquoi nous nous abstenons de prendre en compte ces hadiths qui ne sont pas en accord avec le Coran.