Question :
Qu’en est-il du fait de manger et de boire pendant que le muezzin appelle à la prière, ou quelques instants après, dans le cas où l’on ne connaît pas le moment exact de l’apparition de l’aube ?
Réponse :
La limite claire qui rend interdit au jeûneur le fait de manger et de boire est l’apparition de l’aube, car Dieu le Très-Haut a dit : « Cohabitez donc avec elles, maintenant, et cherchez ce qu’Allah a prescrit en votre faveur ; mangez et buvez jusqu’à ce que se distingue, pour vous, le fil blanc du fil noir de l’aube » La Vache (2:187)
et le Prophète, prière et salut de Dieu sur lui, a dit : « Mangez et buvez jusqu’à ce que Ibn Umm Maktûm fasse l’appel à la prière, car il ne le fait qu’à l’apparition de l’aube. » [2]
C’est donc l’apparition de l’aube qu’il faut prendre en considération… si donc le muezzin est une personne de confiance et qu’il affirme n’appeler à la prière qu’à l’apparition de l’aube, il devient obligatoire de cesser de consommer toute boisson ou aliment dès que l’on entend l’appel. Si par contre le muezzin appelle à la prière en s’assurant bien de l’apparition de l’aube, il vaut mieux alors ici aussi – par mesure de précaution – s’abstenir de consommer quoi que ce soit dès que l’on entend l’appel.
Cependant, si la personne est en rase campagne et qu’elle peut percevoir l’apparition de l’aube, alors elle n’est pas dans l’obligation de cesser de manger ou de boire, même si elle entend l’appel à la prière, à condition qu’elle n’ait pas encore aperçu l’aube et que rien ne l’empêche de l’apercevoir. En effet, Dieu le Très-Haut a lié le jeûne à la distinction du fil blanc de l’aube du fil noir de la nuit. Le Prophète, prière et salut de Dieu sur lui, a dit au sujet de l’appel à la prière de Ibn Umm Maktûm : « … Car il ne le fait qu’à l’apparition de l’aube. »
Je profite de cette occasion pour attirer l’attention sur un comportement qu’ont certains muezzins de faire l’appel à la prière du matin quatre ou cinq minutes avant l’heure prescrite, en prétextant que c’est une mesure de précaution pour le jeûne.
Mais nous décririons plutôt cette mesure de précaution comme de l’exagération, et non pas une précaution légitime. Or, le Prophète, prière et salut de Dieu sur lui, a dit : « Les exagérateurs (ou extrémistes) ont couru à leur perte. » [3] Cette précaution n’est donc pas correcte, car s’ils prennent une précaution pour le jeûne, ils agissent d’une mauvaise façon pour la prière, car beaucoup de gens – lorsqu’ils entendent le muezzin – se lèvent pour accomplir la prière du Fajr. Ainsi, cette personne qui a accompli sa prière à l’appel du muezzin – que ce dernier a effectué avant l’heure – aura prié avant l’heure. Or, la prière avant l’heure prescrite est nulle. Ces muezzins indisposent donc les fidèles.
De plus, ils indisposent aussi les jeûneurs, car ils empêchent ceux qui veulent jeûner de bien manger et boire jusqu’au moment où Dieu l’a permis. Ces muezzins commettent donc une faute grave à l’encontre des jeûneurs car ils les empêchent de faire ce que Dieu a permis, ainsi qu’à l’encontre des fidèles car ces derniers prient avant l’heure prescrite, ce qui annule leur prière.
Il faut donc que le muezzin craigne Dieu – Exalté soit-Il – et qu’il recherche la vérité selon ce qu’indiquent le Coran et les actions du prophète.